IV - LA MARINE IMPERIALE RUSSE ET LA GUERRE CIVILE
Article mis en ligne le 20 août 2008
dernière modification le 29 août 2008

par masha

1920 L’AGONIE

L’année 1920 verra la fin de tous les espoirs pour les citoyens Russes épris de liberté et de démocratie. L’armée rouge bien structurée sous l’autorité de Léon TROSTKY va passer à l’offensive sur tous les fronts et exercer une forte pression sur les derniers territoires tenus par les Blancs.

Le 13 Janvier 1920, le héros de la Marine Impériale Russe l’Amiral Alexandre Vassilievitch KOLTCHAK est trahi par la Légion Tchèque, livré aux Bolcheviques et abandonné par le Général JANIN représentants de la France en Sibérie. Malgré les efforts désespérés du fougueux Général KAPPEL, l’Amiral est exécuté le 7 Février 1920 après un simulacre de procès.

Le 31 Janvier les forces Tchécoslovaques désireuses de rentrer chez elles, vont renverser le Général ROZANOV avec l’aide des Américains favorables à un régime socialiste. Mais après le départ des forces Alliés, les Japonais vont confier le pouvoir au Général BOLDYREV qui va instituer avec les dernières armées Blanches une République d’Extrême Orient. Une école Navale Russe fonctionnera à VLADIVOSTOK jusqu’à la fin de l’année 1920.

A SEBASTOPOL un complot monarchiste ébranle le corps des Officiers de Marine alors que les nouvelles des différents fronts sont de plus en plus mauvaises. Le 3 Janvier TSARITSYNE tombe, le 2 Février c’est au tour de KHERSON et de NICOLAEVSK et le 7 d’ODESSA.

Le 26 Mars, le Général DENIKINE confronté à ces déroutes, se retire et nomme le baron WRANGEL Commandant en Chef des forces armées du Sud de la Russie. Au même moment l’escadre Russe est obligée d’évacuer NOVOROSSISK dans des conditions difficiles. La flotte Russe composée de ses derniers navires opérationnels notamment les torpilleurs BESPOKOYNY commandé par mon grand père mais aussi PYLKY, JARKY, CAPITAINE SAKEN, soutenus par le croiseur Britannique EMPEROR OF INDIA et les croiseurs Français JULES MICHELET et WALDECK ROUSSEAU, vont sauver des dizaines de milliers de civils et de militaires fuyant les rouges.
Des scènes bouleversantes vont marquer à vie les derniers défenseurs Blancs. En Crimée les réfugiés vont s’organiser sous la nouvelle autorité du Général WRANGEL et de son gouvernement civil. En août 1920, plusieurs opérations vont être menées par les croiseurs russes : Général ALEXIEVSKY et Général KORNILOV ex KAGOUL contre OTCHAKOV et devant ODESSA pour harceler les troupes Bolcheviques. Les sous marins OUTKA et TULEN vont eux se livrer à des débarquements d’éclaireurs sur les arrières de l’ennemi. Le Colonel NAZAROV débarque sur la Côte Nord de la Mer d’AZOV.
Les combats sont féroces car chacun sait que le dénouement est proche. Le Général WRANGEL avait d’ailleurs prévu depuis plusieurs mois l’évacuation de la Crimée et du Port de SEBASTOPOL. Ainsi les 15 et 16 Novembre 1920, la flotte Russe organisa sous le commandement du Vice Amiral Michel Alexandrovitch KEDROV le départ d’environ 135 000 personnes civiles et militaires vers CONSTANTINOPLE. Cette opération fut exécutée dans l’ordre, sans panique excessive, mais avec une très grande tristesse, car beaucoup pressentaient qu’il s’agissait du départ final sans espoir de retour.

Le cuirassé WALDECK ROUSSEAU, sous les ordres de l’Amiral DUMESNIL, protégeait cette évacuation, prêt à bombarder les troupes Bolcheviques qui se précipitaient vers la Ville.

Après s’être assuré de l’évacuation complète des troupes, le Général WRANGEL et sa famille embarqua sur le Croiseur KORNILOV pour mettre le cap sur la TURQUIE. L’Armada comptait environ 120 navires civils et militaires, en plus ou moins bon état et beaucoup s’inquiétaient à bord de l’état de la Mer en plein mois de Novembre.
Ainsi, mon grand père et sa famille s‘embarquèrent sur le vieux Cuirassé le GEORGES LE VICTORIEUX, dont les machines avaient été remises en état au dernier moment pour éviter d’être pris en charge par un remorqueur. Ce navire dût malheureusement essuyer par la suite une terrible tempête au large de MESSINE, alors qu’il naviguait vers le port de BIZERTE. Cette tempête aurait pu provoquer le naufrage du navire compte tenu de l’incompétence du commandant. La flotte pénétra dans le Bosphore le 16 Novembre pour mouiller devant la ville de CONSTANTINOPLE, sans autorisation pour les réfugiés de descendre à terre avant qu’un état sanitaire soit effectué. Certains navires purent se rendre à GALLIPOLI, pour débarquer des troupes dans un camp qui devait devenir le grand rassemblement de l’Armée Russe en exil.

D’autres camps moins importants avaient aussi été plus ou moins organisés pour recevoir les troupes.

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