Petit historique
Située entre Nice et Monaco, la rade de Villefranche offre un mouillage bien protégé et sa position géographique en a fait très tôt un objet de convoitise.
Quelques dates charnières :
C’est en 1295 que Charles II d’Anjou, comte de Provence, comprennant l’importance stratégique de ce site aux frontières de son territoire, octroie une franchise de taxes aux habitants réfugiés sur les hauteurs pour les inciter à repeupler le bord de mer.
En 1388, Villefranche revient au Duché de Savoie lui offrant ainsi sa seule porte maritime. Villefranche restera territoire du Duché de Savoie jusqu’à la Révolution. Elle sera occupée en 1543, par la flotte franco-turque - toute la première moitié du XVIe sièce François 1er et Charles Quint ne vont cesser de s’affronter. Charles Quint cultive alors son alliance avec le souverain savoyard et est à l’origine des projets de fortification du littoral niçois.
Les Français occuperont le Comté de Nice plusieurs fois entre 1710 et 1722 et à nouveau en 1744. Au cours du XVIIIe siècle, la ville perd de son importance maritime et portuaire avec la construction du port Lympia de Nice.
De 1793 jusqu’en 1814, le Comté de Nice et Villefranche passent sous administration française, en 1814 ils repassent sous la tutelle de la Maison de Savoie.
C’est en 1860 que Nice est définitivement rattachée à la France à la suite d’un plébiscite orchestré par l’empereur Napoléon III (cf. entrevue de Plombières en 1858).
La flotte russe à Villefranche
Si il est d’usage de dater la présence russe sur la Côte d’Azur du milieu du XIXe, "il faut rappeler qu’en 1749, un Niçois, Jean-Michel Auda devint conseiller de commerce en Russie et qu’à cette époque il existait déjà un Consulat russe à Nice. Jean-Michel Auda se lia d’amitié avec Alexis Orlov.
Ce n’est donc pas un hasard si, en 1770, la flotte impériale russe fait escale dans la rade de Villefranche sous le commandement d’Alexis Orloff.
En 1800, un autre niçois, Alexandre Michaud, devient aide de camp du Tsar Paul 1er ; devenu général d’Alexandre 1er, il usera de son influence pour la restitution du Comté de Nice à la Maison de Savoie. En 1857, le Duc de Savoie donne un droit d’escale permanent à la flotte russe dans la rade de Villefranche. Lors du rattachement définitif du Comté de Nice à la France en 1860, Napoléon III confirme la base russe qui fonctionna jusqu’en 1870."
Un dépôt de charbon, installé dans les bâtiments des galères et de la forge situés au fond de la Darse, est attribué à la flotte. Propriété de l’État français, la flotte russe en a l’usufruit. Appelé "Maison russe", c’est à partir de 1878, alors que la flotte russe ne peut plus circuler en Méditerranée et que ce dépôt de charbon n’a plus lieu d’être, qu’il est transformé en laboratoire spécialisé. Une station de zoologie marine fut créée en 1884 sous le nom de Station Zoologique Franco-Russe.
En 1932, cet institut scientifique fut remis à la France et affecté au ministère de l’Éducation Nationale pour continuer les recherches en océanographie.
En 1985, la station fêtait ses 100 ans et organisait en collaboration avec les musées de Villefranche une exposition intitulée "La colonie russe sur la Côte d’Azur".
En 1996, la municipalité érige un buste d’Alexandra Feodorovna, impératrice douairière et veuve du tsar Nicolas Ier.
En mai 1998, puis en septembre 1999, l’académie navale de St-Petersbourg offre à la ville de Villefranche sur mer 3 autres bustes, ceux des 2 frères Orlov et celui de l’amiral Ouchakov
Sources et liens
Deux livrets envoyés gracieusement par Vladimir Perm :
Madeleine Servera-Boutefoy, Villefranche sur mer, L’Ancre Solaire, octobre 2000
J.-C. Braconnot, I. Palazzoli et M. Servera-Boutefoy, Villefranche sur Volga, L’Ancre Solaire, octobre 2004
et les sites :
Le site de l’Observatoire Océanologique du Port Royal de Darse
Pour un historique rapide de l’implantation des russes sur la Côte d’Azur, on peut aussi aller sur le site du Conseil Général des Alpes Maritimes qui signale quelques ouvrages sur le thème.